Les Animaux Fantastiques
Tome 1


Chapitre vingt-neuf

  Bien plus loin, dans un manoir caché entre les arbres, Gellert Grindelwald avait réuni certains de ses partisans. Ils étaient ainsi plusieurs assis autour d'une table, attendant que le mage noir prenne la parole.

  Parmi eux, se trouvait Croyance, le regard totalement perdu.

  — Je m'excuse pour cette attente, mes chers, murmura finalement Grindelwald. Mais il semblerait que nous ayons des retardataires.

  À peine eut-il dit cela qu'on entendit quelqu'un frapper à la porte. Il lui intima d'entrer et ce fut Emy qui apparut.

  — Excusez mon retard, Grindelwald.

  — J'espère que vous avez une bonne excuse.

  — Je crois oui, répondit la jeune femme en venant s'asseoir après avoir fermé la porte derrière elle. Il semblerait que nos anciens compagnons n'aient pas signalé au Ministère notre changement de camp. Ainsi, Dean et moi pouvons faire de parfaits infiltrés.

  — Ils ont oublié ? s'étonna le mage noir, riant à moitié. Voilà qui est étonnant. Nous devons les avoir totalement bouleversés pour qu'ils oublient une telle chose.

  — Et puis, ajouta Emy, ce n'est pas comme s'ils pouvaient y penser alors qu'April est morte sous leurs yeux.

  Gellert parut mal à l'aise face à cette remarque, alors il se détourna de la jeune femme et pivota vers Croyance.

  — Aurelius, mon cher, ton rôle sera bien plus grand à présent.

  — Excusez moi de nouveau, l'interrompit Emy.

  — Mlle Wilson ? marmonna le mage noir avec un faux sourire tout en se tournant vers l'Auror.

  — Si je puis me permettre, je me demande encore pourquoi vous voulez que ce soit Aurelius qui tue Dumbledore alors que le pacte de sang a été brisé et que vous pouvez à présent vous opposer à Dumbledore ?

  Grindelwald ne répondit pas tout de suite, car il se concentrait pour garder un visage impassible.

  — Le fait que le pacte de sang ait été détruit ne veut pas dire qu'il soit simple de tuer Albus. Pour l'instant, je veux qu'Aurelius le fasse pour prouver son allégeance notamment et voir s'il mérite bien sa place parmi nous. Et, je crois bien me souvenir que Mr Hupfull et vous devez aussi me prouver votre fidélité.

  — Notre fidélité ? s'étonna la jeune femme. Nous vous avons mené tout le groupe dans le manoir au Brésil !

  — Ils se sont enfuis avec l'une de mes anciennes disciples. Ils nous ont ridiculisés. Et vous n'avez en aucun cas mentionné la puissance de votre sœur.

  — Et j'en suis navrée. Mais, à présent, April est morte. Aysha sera bouleversée. Albus aussi. Leurs meilleures armes ne sont plus oppérationnelles. N'est-ce pas suffisant pour vous ?

  — Les avez-vous vous-même menés dans cette forêt ? l'interrogea le mage sur un ton grave.

  — Non.

  Emy baissa la tête et Grindelwald reprit, s'adressant toujours à elle, d'un air supérieur :

  — Vous devriez faire attention, Mlle Wilson. Je n'accepterai pas de telles provocations à l'avenir.

  La jeune femme acquiesça et le sorcier se tourna à présent vers Dean, enfoncé dans sa chaise. Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant - cependant, celui-ci sembla avoir l'effet tout à fait inverse - et Gellert annonça :

  — Comme vous le savez tous sûrement, il y aura bientôt lieu l'élection du chef suprême de la Confédération magique internationale. Et c'est justement à ça que je voudrais m'intéresser.

  — Allez-vous vous présenter ? le questionna John qui paraissait ne pas croire en cette possibilité.

  — Ce pourrait être le plan.

  — Je veux bien... croire que ce plan est... génial, balbutia Emy qui n'osait plus dire tout ce qu'elle pensait à présent. Mais comment voulez-vous vous présenter ? Tout le monde vous voit comme l'ennemi.

  — Eh, bien, il suffira que ce ne soit plus le cas. Je compte bien me mettre dans la poche l'actuel chef, Anton Vogel. Et j'y parviendrai, j'en suis sûr. Il lui suffira de choisir la facilité.

  — La facilité ? répéta cette fois Elizabeth.

  — Mme Brown, vous être probalement mon alliée la plus ancienne. Ce que vous avez fait à votre fille, Emy, est l'exemple même de l'éducation que tous devraient apporter à ses enfants. Helena n'a juste pas été capable de se plier. Et Aysha...

  — La plus jeune est un cas à part, Mr. Dès sa naissance, elle n'entrait pas dans les cadres. Ses cheveux changeaient constamment de couleur. Elle avait montré des signes de magie avant n'importe quel nourrisson.

  — Je ne vois pas en quoi cela pourrait vous déranger. Cela vous montrait juste sa futur puissance.

  — Oh, les coupa cette fois Emy. Vous n'avez pas lu la lettre qu'on a trouvé près de son berceau ?

  — Pourrais-je comprendre ?

  — Ce que vous avez à comprendre, c'est que... la laisser aller bien, s'épanouir, se développer, et grandir dans ses propres idées n'était pas la solution. Cela vous aurait détruit. Nous aurait détruit.

  — Je ne suis pas sûr de vous suivre.

  — C'est compliqué à expliquer à vrai dire. Surtout si vous n'avez pas lu la lettre.

  — Existe-t-elle encore ?

  — Oui. Elle existe. Elle est très bien conservée. Trop bien pour nous permettre d'y accéder. Quoique vous puissiez penser, Aysha Wilson devait être brisée pour ne pas nous détruire.

  Gellert fixa un long moment la jeune femme, ne sachant pas quoi répondre. Il avait du mal à y croire. Quelle était donc la véritable importance de cette Aysha Wilson ?

  — Selon vous, finit-il par reprendre en s'adressant non seulement à Emy, mais aussi à John, Elizabeth et Dean, serait-il raisonnable de la recruter ? Quel poids aurait-elle ? Quelle aide pourrait-elle nous apporter ?

  — Elle... commença Dean d'une voix hésitante. Il est certain que l'avoir de notre côté serait un véritable atout. J'ai déjà entendu Dumbledore dire qu'elle était la sorcière la plus puissante qu'il n'ait jamais connue. Je ne sais pas si c'est la vérité. Mais ce que je sais d'elle, me pousse à coire que ça l'est. Cependant, Aysha n'adhéra jamais à vos idées. Elle n'aime pas grand chose. Ni grand monde. Mais les seuls êtres sur cette terre qui ne l'ont jamais blessée - mis à part les animaux et les plantes évidemment - sont les Moldus. Aussi fou que cela puisse paraître. Lorsque je l'ai rencontrée, grâce à April justement, elle était toujours en train de défendre les Nés Moldus. Ainsi que leurs parents.

  — Elle était amie avec l'une d'entre eux à Beauxbâtons, ajouta Emy. Mais elle est morte. À cause de Sang-Pur.

  — Je pense avoir une idée claire de ce que je voudrais faire, admit le mage noir. Et je doute que cela vous plaise.

  — Dites-moi que vous n'allez pas tout de même essayer de la faire rejoindre nos rangs ? Elle est totalement instable ! s'écria Emy, visiblement en colère. Elle nous mettra plus en danger qu'elle n'en représentera un pour nos rivaux.

  — Ce n'est pas parce que vous la détestez que je dois me priver d'un tel produit.

  Il intima ensuite à la jeune femme de se taire et fit signe à Elizabeth et John de ne rien ajouter. Il se tourna ensuite vers Croyance à qui il murmura :

  — Aurelius, je pense que tu me serais aussi d'une grande aide dans cela.

  — Moi ? s'étonna le jeune homme, le regard rivé sur ses mains posées sur ses jambes. Je ne vois pas en quoi.

  — Vous avez plus de points communs que tu ne sembles le voir.

  Il leva alors la tête, ne semblant pas comprendre, mais Grindelwald avait déjà détourné son attention de lui.

  — Nous avons bien des choses à faire. Et je compte bien ne pas les laisser échouer. Une grosse partie de mon plan a déjà été une réussite, malgré les quelques désagréments et pertes. Vous pouvez prendre congé.

  Sans un mot de plus, chaque partisan présent sortit de la pièce en silence. Lorsqu'Emy fut sortie, elle attendit que Dean traverse la porte pour lui attraper le bras et le tirer plus loin. Elle l'emmena dans une salle vide et verrouilla la porte.

  — Qu'est-ce que tu fais, Emy ?

  — Tu trouves pas ça énervant tout ça ?

  — Tout ça quoi ?

  — Même quand Aysha n'est pas là, elle trouve le moyen de nous compliquer la vie.

  — C'est vrai, admit le sorcier. Tout ce qu'on a à espérer c'est que Grindelwald ne réussisse pas à la faire nous rejoindre.

  — Je suis persuadée qu'il n'y arrivera pas. Elle est trop effrayée par nos parents et moi et nous déteste trop pour accepter. Et puis, elle est tellement bornée qu'elle ne changera pas ses idées, même lorsqu'elle sait intérieurement qu'elle a tout faux.

  — Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous vous êtes contentés de la briser. Pourquoi ne pas l'avoir tuée directement ? Il n'y aurait plus eu aucun risque qu'il se passe ce qu'il était censé se passer si elle avait une vie heureuse.

  — C'est plus compliqué que cela, tu sais. Ça dépasse les lois de la magie. On a joué avec le temps. Enfin, celle qu'aurait dû devenir Aysha a joué avec le temps. C'est un gros risque. Si on parvient à empêcher l'actuelle Aysha de devenir celle qui a écrit cette lettre, cette dernière n'aura pas existé et ce qu'elle aura fait ne se sera pas passé.

  — Mais comment être certains que ce que vous lui avez déjà fait sera suffisant ? la questionna Dean.

  — Justement, on ne sait pas. Je t'en prie, arrêtons de parler de cela. J'en ai assez de l'entendre dans chacune de nos discussions. Elle m'horripile par sa simple existence.

  Le jeune homme lui adressa un sourire compatissant et Emy le lui rendit avant de se pencher pour l'embrasser.

  — Allez viens, fit-elle ensuite. On va se demander où nous sommes passés.

  Sans un mot de plus, ils quittèrent la pièce et ne tardèrent pas à tomber nez à nez avec le mage noir qui émit un léger rire en voyant leur surprise.

  — Vous vous amusez ? demanda-t-il d'un air malicieux.

  — Nous amuser ? répéta Dean en fronçant les sourcils.

  — Non. Avons-nous quelque chose à faire ? l'interrompit Emy.

  — Je pensais que votre mission était claire, marmonna Grindelwald. Jusqu'à ce qu'on vous démasque, vous êtes mes infiltrés au Ministère. Évitez juste vos anciens camarades. Il serait dommage qu'ils se souviennent soudainement qu'ils devraient vous dénoncer.

  — Très bien, acquiesça la jeune femme.

  — J'ai infiltré Poudlard. Il me semble nécessaire de tenir Dumbledore à l'œil.

  — Vous avez raison.

  — Je n'attendais pas votre approbation, Mlle Wilson.

  La jeune femme ne put rien répondre et Grindelwald s'éloigna, les laissant seuls.

  — S'il y a une chose que je déteste, c'est quand on ne cesse de me rabaisser, marmonna Emy. Pour qui il se prend ?

  — Pour Gellert Grindelwald, peut-être ?

  Dean lui adressa un sourire pour lui faire comprendre qu'il s'agissait d'humour, alors elle se détendit. Finalement, ils décidèrent d'aller se restaurer avec les autres partisans. Lorsqu'ils arrivèrent, ils se dirigèrent immédiatement vers John et Elizabeth qui semblaient les attendre.

  — Ah, vous voilà ! s'exclama la vieille femme. Nous nous demandions où vous étiez passés.

  — On discutait. C'est tout, répondit Emy en s'asseyant, imité par Dean.

  — Sur quoi vous a-t-on mis ? demanda le jeune sorcier.

  — Nous devons tous les deux entrer en contact avec le Ministère de l'Espagne, expliqua John. J'avais dit qu'il aurait été préférable de nous laisser voir pour la France, mais il semblerait que la France ne soit pas un cible principale de Grindelwald.

  — Tu m'étonnes, railla Elizabeth. Après ce qu'il s'est passé à Paris, je doute qu'il ait encore envie d'avoir quelque chose à faire en France.

  — Tu ne vas pas me dire qu'il va laisser sa fierté le contrôler ?

  — Tous les grands hommes laissent parfois leur fierté parler.

  — Pas forcément que les grands hommes, n'est-ce pas, père ? s'amusa Emy avec un clin d'œil.

  — Je t'ai rarement connue d'humeur blagueuse, ma fille. Cela te va bien.

  — Tout lui va bien en même temps, ajouta Elizabeth avec un grand sourire. N'es-tu pas d'accord, Dean ?

  — Oh... Si bien sûr. Elle est magnifique en toutes circonstances, murmura-t-il, les joues rouges.

  John le bouscula légèrement pour le détendre.

  — Vous allez vraiment bien ensemble, mes chers, murmura la vieille sorcière en se penchant vers les principaux intéressés. Je ne pourrais rêver d'un meilleur beau-fils.

  — Maman, râla Emy. Parle pas aussi fort. Tu sais bien que personne ne sait que nous sommes ensemble et cela doit rester ainsi. On ne sait pas comment réagirait Grindelwald.

  — Promis. En attendant, il faudrait penser au mariage.

  — Maman !

  — Quoi ?

  Les quatre sorciers se mirent à rire. Il y avait dans l'amosphère quelque chose de convivial. Comme s'ils étaient loin de tout conflit et de toute guerre. Pourtant, ils se étaient les principaux acteurs de l'une des périodes les plus sombres qu'ait connu le monde des sorciers. Et ça ne faisait que commencer...

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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