Les Animaux Fantastiques
Tome 3


Chapitre vingt-huit

19 novembre 1945

  — Helena ! s'exclama une fille de Serpentard en troisième année.

  La jeune fille se tourna vers celle qui venait de l'appeler, un livre entre les mains, et attendit qu'elle reprenne. Sa camarade s'approcha, lui adressa un sourire et demanda :

  — McGonagall vient de nous dire que le professeur Dumbledore et le professeur Wilson sont tous les deux absents pour une durée indéterminée. Tu saurais pourquoi ?

  Helena cligna des yeux plusieurs fois, sans donner de réponse, ce qui poussa la jeune fille à reprendre, sur un ton enjoué :

  — Certains disent que ça a un rapport avec le mage noir, Gellert Grindelwald.

  — Tu sais, Marley, fit alors Helena, les rumeurs ne sont pas fiables la plupart du temps.

  — Je sais, je sais. Mais, ça me paraît logique. Ça fait un mois que la guerre des Moldus est finie et elle avait commencé bien après la nôtre. Ça va faire maintenant vingt-cinq ans que nous sommes en guerre contre Gellert Grindelwald et son Alliance. Même si leurs attaques se sont calmées, elles sont encore nombreuses. Dans la Gazette de ce matin, il y avait deux nouveaux meurtres dans la ville.

  — Et ça ne peut être que Grindelwald lui-même comme ses derniers partisans ont été emprisonnés, fit alors un garçon qui avait suivi leur conversation. Même Vinda Rosier a fini par être retrouvée par Thésée Dragonneau.

  — C'est trop la classe en vrai, intervint une fille de Poufsouffle qui était en réalité la sœur du garçon. Tes parents sont hyper réputés dans cette guerre. Tu as trop de chance.

  Helena haussa les épaules, ne sachant pas réellement quoi dire.

  — Est-ce que c'est vrai que le livre de ta mère parle implicitement de sa propre vie ? la questionna-t-elle ensuite. C'est ce que me disait Marley.

  — Lana ! Je t'avais dit de ne pas en parler ! Ça ne se fait pas ! Tu n'es pas obligée de répondre, Helena. C'est trop indiscret.

  — Non, mais, reprit la dénommée Lana. C'est vrai quoi... Si le livre raconte en réalité la vie de la grande Aysha Wilson, elle a vraiment eu une vie terrible qui s'est bien finie ! Et ça voudrait dire que toi, tu serais la Sofia du livre et donc tu tiendrais ton nom de sa sœur ?

  Une fois encore, Helena ne lui apporta aucune réponse.

  — Qu'est-ce que c'est que cet attroupement encore ! grinça soudainement la voix du concierge. Filez en cours !

  Sans plus attendre, les trois élèves entourant Helena s'éloignèrent, ne laissant que la jeune fille face au concierge et au professeur l'accompagnant.

  — Tout va bien, Mlle Wilson ? fit ce dernier.

  — Très bien, Professeur Slughorn.

  Elle lui adressa un faux sourire avant de se détourner et de quitter le couloir. Mais alors qu'elle s'engageait dans un escalier, un élève de sa maison, en septième année, l'intercepta et marmonna :

  — Pas facile d'être le centre de l'attention ?

  Helena s'arrêta et se tourna vers lui. Elle ne le connaissait que très peu, mais elle savait qu'il faisait partie, comme elle, du Club de Slughorn.

  — Jedusor ? s'étonna-t-elle, ce dernier ne lui ayant encore jamais adressé la parole.

  — Wilson-Dragonneau ?

  Un silence, bientôt rompu par le garçon :

  — Je serai curieux de savoir à quel point tu as pu hérité de ta mère. Je lui avais posé une question une fois... sur une forme de magie très rare. Elle ne m'a apporté aucune réponse et, ce, même en la connaissant.

  — Je te demande pardon ?

  — Ta mère t'en a peut-être parlé. Des horcruxes ? Je ne lui ai pas donné le nom, car je savais qu'elle allait me dénoncer. Mais je pense qu'elle était de toute manière trop préoccupée par un certain mage noir pour y repenser. Et puis, quelqu'un d'autre m'a donné une réponse.

  — Pourquoi me dire ça ?

  — Parce que ta mère n'a pas voulu m'aider. Je suis surpris de voir à quel point elle semble me mépriser.

  — Ma mère n'est pas du genre à être méprisante.

  — J'aurais dû me douter que tu la défendrais, Helena. Mais je suis déçu.

  — Que voulais-tu de moi ?

  — Simplement que tu te montres plus digne que ta mère.

  — Digne de quoi ?

  Un sourire mauvais apparut sur les lèvres du jeune homme.

  — Vous le verrez bien, un jour.

  Ce fut sur ces mots qu'il la laissa, totalement dubitative, et disparut.

***

  Bien plus loin, Albus et Aysha étaient arrivés devant une immense demeure. Thésée était quelques pas derrière eux, entouré de Norbert et Tina, tandis qu'April et Sofia se tenaient près d'Albus.

  — Alors c'est là ? murmura cette dernière en fixant la demeure au milieu de nulle part.

  — Oui, répondit l'Occlumens.

  — Alors ? Quoi ? On frappe à la porte ? railla April.

  À peine eut-elle dit cela que la fameuse porte s'ouvrit à la volée, poussant tous les sorciers à sortir leur baguette. Mais personne ne se trouvait devant eux.

  — Je ne le sens pas, marmonna Aysha.

  — Il est normalement seul, fit Dumbledore. Selon nos sources.

  — J'espère qu'elles sont bonnes au moins, fit Sofia.

  Un puissant courant d'air leur parvint, avant que chacun d'entre eux ne sente une force soudaine les contraindre à baisser leur baguette. Grindelwald apparut bientôt devant eux, un sourire sur les lèvres, sa baguette pointée vers eux.

  — Agenouillez-vous devant moi, ordonna-t-il.

  Aysha sentit son esprit se faire attaquer, mais elle résista et resta debout. Elle vit cependant chacun de ses camarades céder, même Albus qui n'avait visiblement pas la force mentale de résister à Grindelwald. L'Occlumens leva alors la tête vers le mage noir qui se mit à rire sans raison.

  — Voilà que tu m'étonneras toujours, Aysha.

  Elle ne répondit pas et il reprit :

  — Tu résistes plus ou moins au sort Doloris. Et maintenant à l'Imperum. Qu'en est-il du sort de mort ?

  — Je ne vous donnerai pas l'occasion d'essayer.

  Un nouveau sourire étira les lèvres du sorcier, visiblement amusé par ce qu'elle disait.

  — Alors tu penses pouvoir me battre seule ? railla Grindelwald en désignant ses camarades, agenouillés à côté d'elle.

  — Quand comprendrez-vous, Gellert Grindelwald, que je n'ai besoin de personne ?

  Elle sortit de nouveau sa baguette et, en même temps que le mage noir, lança un sort, le sien pour le stupéfixier, celui de Grindelwald, pour la tuer. Les deux sorts se croisèrent. Usant de sa main libre, le mage noir se servit de la magie pour faire léviter le véhicule abandonné près de l'immense demeure qui avait plus les airs d'une prison et le lâcher sur elle, mais elle avait prévu le coup et, elle aussi sans baguette, renvoya le véhicule à sa place.

  — Je vois que tu maîtrises bien la magie, fit inutilement le mage noir, alors qu'il brisait le lien les unissant et se déplaçait vers la gauche pour lui lancer un nouveau sort.

  Une fois encore, elle lui lança un sortilège qui empêcha celui de Grindelwald de l'atteindre.

  — Comment s'appelle ta fille, rappelle-moi ?

  — Je vous interdis de penser à elle.

  — Legilimens ! hurla alors le mage noir.

  Rien ne se passa.

  — Vous avez sérieusement tenter d'entrer dans mon esprit ? se moqua l'Occlumens. Dois-je vous rappeler ce que je maîtrise ?

  Grindelwald leva un sourcil, avant de lui tourner le dos et disparaître, à grands pas, à l'intérieur du bâtiment.

  — Vous fuyez sérieusement ?!

  Aysha n'attendit pas de réponse, se tournant vers ses camarades pour les sortir de leur emprise. April secoua la tête et n'attendit pas avant de se diriger à son tour à l'intérieur, rapidement rapidement suivie de Sofia qui criait son nom.

  — C'est pas vrai ! s'exclama Aysha.

  Elle voulut faire de même, mais Thésée lui attrapa la main pour la retenir et il murmura :

  — C'est le meilleur moyen de retomber dans un piège.

  — April et Sofia sont entrées !

  — Oui, et elles n'auraient pas dû.

  — Aysha ? fit alors la voix de Norbert.

  Elle se tourna vers le magizoologiste et vit qu'il pointait quelque chose du doigt. Levant la tête, elle repéra rapidement ce que son ami avait vu. Le mage noir était sur ce qui ressemblait à un balcon et les observait.

  — Où sont passées vos deux amies ? demanda-t-il avec un sourire mauvais. Pas la peine de répondre, je le sais déjà.

  Il jeta quelque chose à leurs pieds. Un poignard avec encore quelques traces de sang séché. Aysha reconnut immédiatement la lame et son manche : il appartenait à Emy et elle s'en était servi pour tuer Helena.

  — Allez-y, prenez-le, leur intima le mage noir.

  — N'y touchez pas, le contredit la Métamorphomage.

  La porte d'entrée se ferma dans un claquement, tout comme les fenêtres. April et Sofia venaient d'être enfermées à l'intérieur.

  — Dommage que vous ne puissiez pas assister au spectacle, s'amusa Grindelwald avec un sourire mauvais.

  Sentant la colère gronder en elle, Aysha se concentra soudainement. Son nez se changea en bec, ses bras en ailes, son corps se recouvrit de plumes. La voilà sous sa forme d'aigle. Ses camarades s'éloignèrent, criant son nom, tandis qu'elle s'envolait pour venir à la hauteur de Gellert, mais celui-ci venait d'attraper quelqu'un. Aysha sentit son cœur se serrer alors que le mage noir pointait sa baguette sur la journaliste, la forçant à se mettre debout sur la rambarde du balcon. Elle tenta d'adapter sa taille afin de pouvoir foncer vers le mage noir sans faire tomber la jeune femme, mais il était trop tard. Un jet vert jaillit de la baguette de Grindelwald, frappant Sofia de plein fouet. Son corps se laissa tomber en arrière, dans le vide.

  Sans réfléchir, Aysha fonça vers le sol, attrapant le corps de la jeune femme avant qu'elle ne s'écrase. Le rire de Grindelwald parvint à ses oreilles alors qu'elle reprenait forme humaine et posait délicatement le corps de la journaliste sur le sol, devant les regards impuissants de Thésée, Norbert, Tina et Albus. Elle passa la mèche qui recouvrait les yeux de son amie derrière son oreille et une larme lui échappa, roulant sur sa joue avant de venir s'écraser sur la main de Sofia.

  — Elle était importante pour vous ? les questionna Gellert sur un ton nonchalant.

  Aysha chassa ses larmes. Ses sourcils se fronçèrent. Ses yeux s'emplirent de colère. Elle se leva, regardant alors le mage noir, et, d'une voix forte, annonça :

  — Vous allez perdre. Vous ne savez même pas à quel point j'ai envie de vous voir souffrir, Gellert Grindelwald. Et je vous promets que votre perte sera aussi amère que votre cœur est noir.

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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