Les Animaux Fantastiques
Tome 2


Chapitre vingt-cinq

  Lorsque Jacob débarqua dans un petit village, il ne put s'empêcher de pousser un cri, encore trop peu habitué à la magie. Il tenait fermement la valise alors que le professeur apparut à son tour derrière lui.

  — Impressionnant, n'est-ce pas ? fit-il alors.

  — Ça, c'est certain, fit alors une voix.

  Ils se tournèrent tous les deux vers son origine et Albus sourit en reconnaissant le sorcier, coiffé d'un chapeau et toujours accompagné de son habituel moustache.

  — À l'heure, Abelforth, s'amusa-t-il.

  — Toujours.

  — Je ne savais pas qu'il devait venir, intervint alors le Moldu.

  — J'ai déjà un peu patrouillé le village, expliqua-t-il. Je suis parti avant vous pour faire cela. Je suis déjà passé voir le premier groupe qui est passé avec Aysha pour leur dire les nouvelles. Il y a pas mal de partisans et de fanatiques de Grindelwald. Plus que ce qu'on aurait pu imaginer.

  — Il va donc falloir être encore plus prudents, répondit le professeur.

  — Très certainement, en effet. Sûrement plus toi que quiconque, Albus. Et Queenie et Aysha ont intérêt à se méfier aussi. Et cet Achilles aussi, ainsi que Tina Goldstein. Grindelwald n'aime pas que les choses lui échappent et ces quatre-là lui ont laissé un mauvais souvenir.

  Jacob avait décroché de leur discussion, regardant autour de lui.

  — Bon, va falloir que je file. Le troisième groupe ne devrait pas tarder à passer aussi et ils sont plus loin. C'est celui de l'aîné des Dragonneau il me semble.

  — Oui, file dans ce cas.

  Et sans un mot de plus, le barman disparut. Albus se tourna alors vers Jacob.

  — Il va falloir avancer vers la Chambre Magistrale. Soyons le plus naturels possibles et dès que nous aurons été repérés, on devra les semer et tenter davantage les petites ruelles même si notre ascension risque d'être plus longue.

  Le Moldu ne put que hocher la tête et ils se mirent à avancer, tous deux vigilants à tout ce qui les entourait. Albus remarqua rapidement qu'il y avait de nombreux sorciers sur les toits et il espérait sincèrement qu'ils ne soient pas trop nombreux non plus.

  Alors qu'ils tournaient dans une rue, son regard croisa celui d'une femme qu'il n'eut aucun mal à reconnaître : Elizabeth Brown. Celle-ci le reconnut immédiatement et avant qu'elle ne donne une quelconque alerte, le professeur attrapa le bras de Jacob et le tira dans une ruelle. Ce dernier ne semblait pas avoir vu qu'ils avaient été repéré, mais il préférait faire confiance au sorcier.

  Mais à peine eurent-ils mis un pied dans la ruelle que John apparut à son tour. Ils se retournèrent et constatèrent qu'Elizabeth leur barrait le chemin.

  — Bon, marmonna le professeur. Ça commence bien. Mr Kowalski, posez la valise ici.

  Jacob ouvrit de grands yeux, surpris qu'on lui demande une telle chose. Mais il s'exécuta alors qu'Albus sortait sa baguette et sans même prononcer de sort, endormit l'homme avant qu'il n'ait eu le temps de réagir. Il eut même le temps de parer le sort d'Elizabeth et encouragea le boulanger à le suivre alors qu'il filait dans une autre rue. Il comprit que plusieurs partisans les avaient repérés et accéléra le pas, sachant pertinemment que les personnes qui ouvriront la valise que Jacob tenait se verront attaquer par des pâtisseries soumises au sort de Duplication.

  Et c'est ainsi que la première valise fut trouvée par leurs adversaires.

***

  Tina eut un mouvement de recul lorsqu'elle manqua de se prendre un homme en arrivant à son tour dans le village, suivie de prêt par Thésée qui tenait toujours la valise. Il regarda autour de lui, tentant de se repérer pour savoir quelle direction prendre, lorsqu'une voix le sortit de ses pensées :

  — Par ici, Mr Dragonneau.

  Il fut surpris de voir apparaître Abelforth.

  — Mr Dumbledore ? s'étonna-t-il. Que faites-vous là ?

  — Albus m'a envoyé avant vous pour que je fasse un peu le tour du village. Et il a eu raison de le faire, car il y a bien plus de personnes du côté de Grindelwald que nous le pensions. Ils sont sur les toits à veiller sur tout ce qui grouille dans les rues. Peut-être que certains sont même actuellement en train de nous regarder, alors je dois me hâter, si je veux voir tout le monde sans me faire arrêter par l'un d'entre eux. Faites juste attention et ne faites confiance à personne.

  — Attendez, le retint Thésée alors qu'il commençait à s'éloigner. Vous êtes déjà allés voir des groupes ?

  — Oui. Celui d'Aysha et celui d'Albus. J'y vais maintenant.

  Et sans qu'il puisse dire quoi que ce soit d'autre, il vit le barman disparaître.

  — Ne vous inquiètez pas, Mr Dragonneau, fit alors la douce voix de Tina. Je suis sûre qu'Aysha va très bien se débrouiller.

  Il ne répondit rien. Ils se mirent donc en route, tâchant de se montrer les plus naturels possibles. Il savait qu'ils n'étaient pas ceux qui risquaient le plus gros. Quoique Tina avait tout de même échappé à Grindelwald. Et il doutait que le mage noir n'apprécie ce genre de choses.

  Ils virent rapidement que des sorciers tournaient autour d'eux, un œil peu discret posé sur la valise. Ils accélérèrent le pas, mais lorsqu'un sort fusa vers eux, ils furent bien obligés de se défendre. Tout en maintenant la valise contre lui, Thésée envoya valser un homme que Tina ligotta à une plan de mur. Leurs sorts fusaient, s'entraidant et se mêlant pour essayer de se protéger des partisans qui les avaient soudainement pris pour cible. Lorsque Tina vit du coin de l'œil un passage vers une ruelle, elle attrapa le bras du sorcier l'accompagnant et le tira pour qu'ils l'emprunte. Ils se mirent à courir du plus vite qu'ils le pouvaient, zizaguant dans les différentes ruelles, essayant d'avancer vers la Chambre Magistrale.

  Et alors qu'ils en empruntaient une nouvelle, ils furent bientôt obligés de s'arrêter à défaut de percuter violemment deux personnes.

  — Helena ? fit alors la voix de Thésée, soulagée qu'il ne s'agisse seulement d'elle.

  — Faut filer ! s'exclama-t-elle sans préambule. On nous poursuit déjà.

  — Nous aussi.

  — Par là !

  Ils prirent alors une ruelle perpendiculaire à la leur et débouchèrent bientôt dans la rue principale. Ils se retrouvèrent bientôt entourés de partisans de Grindelwald, les sorts fusant à toute vitesse. Mais ils n'étaient que quatre face à beaucoup plus nombreux et ils se retrouvèrent bientôt coincés et désarmés.

  — Les valises, ordonna alors une voix.

  Ne les donnant pas, deux personnes vinrent les chercher de force. Ils les placèrent sur le sol et s'appliquèrent à les ouvrir lentement. Presque aussitôt, des livres sautèrent au visage de la première personne, tandis qu'une écharpe s'enroulait autour de la tête du second. Il avait beau se débattre, le tissu serrait trop fort. Les autres partisans eurent du mal à se débarrasser de tout ce qui sortait de la valise, mais ils y parvinrent tout de même et les quatre sorciers furent contraints de les suivre, devenant leurs prisonniers.

  Deux nouvelles valises furent ainsi découvertes par l'ennemi.

***

  Queenie devait redoubler de prudence parce qu'elle savait qu'elle faisait partie des personnes étant majoritairement dans le viseur des partisans de Grindelwald. Elle se servait cependant aussi de son don de legilimancie pour reconnaître leurs ennemis des personnes n'ayant totalement aucune idée de ce qui se tramait. Norbert marchait près d'elle, serrant fermement la valise qu'il avait choisi, regardant autour de lui. Ils n'avaient peut-être pas l'air naturels, mais, pour l'instant, ils n'avaient été exposés à aucun ennemi. Abelforth leur avait dit qu'il était allé voir tout le monde avant eux et qu'il était fort probable que plus les groupes étaient arrivés dans le village tôt, plus il était susceptible qu'ils se fassent attraper. Le fait qu'ils n'aient pas encore eu besoin d'affronter quiconque pouvait signifier que les partisans étaient occupés avec leurs camarades et que le groupe le plus susceptible de s'être fait attraper était celui d'Aysha, Achilles et Jenny.

  Norbert n'avait pas seulement peur pour Tina et son frère. Il savait qu'il ne supporterait pas de perdre Aysha.

  — Elle va s'en sortir, lui murmura Queenie qui avait lu dans ses pensées. Elle est probablement celle qui pourrait le mieux se défendre avec Dumbledore.

  Le magizoologiste ne put que hocher la tête et il sursauta presque lorsqu'il vit apparaître la grande parcelle qui pouvait les mener à la Chambre Magistrale. Ils s'arrêtèrent, regardant autour d'eux, surpris d'avoir pu si facilement se faufiler ici. Cependant, aucun de leurs camarades ne semblait s'y trouver, alors ils espéraient qu'ils avaient déjà pu passer.

  Se regardant uniquement, ils se mirent d'accord pour avancer et se mêlèrent à la foule de personne qui avançait déjà. Mais alors qu'ils progressaient, Queenie sut presque immédiatement qu'ils n'allaient pas être tranquilles encore longtemps. Un groupe de personnes devant eux se mit à ralentir, tandis que certains derrière accéléraient le pas. Elle attrapa le bras de Norbert pour lui signifier que quelque chose se passait.

  Ils essayèrent de garder le même rythme, mais, bientôt, ils durent sortir leur baguette. Malgré le nombre de personnes qui les entouraient, ces dernières s'écartèrent dès lors que le premier sort fut lancé, loupant de peu Norbert. Ce dernier ne sut pas d'où il venait et ne put que créer un bouclier, mais on les attaquait déjà de derrière. Queenie ne sut éviter un stupéfix et se retrouva bientôt figée sur le sol, le magizoologiste devant protéger la valise en plus de la Legilimens. La foule commençait à s'éloigner, paniquée, et, bientôt, il vit une femme s'approcher de lui et avant qu'il ne puisse la repousser, il perdit sa baguette. Deux hommes vinrent l'empêcher de reculer et Vinda Rosier se plaça devant lui. Avec un sourire hypocrite, elle s'amusa :

  — Vous avez perdu, cette fois, Mr Dragonneau.

  Et il sentit bientôt que le poids de la valise diminuait. Il baissa les yeux et remarqua que celle-ci se désintégrait. Son cœur loupa un battement. C'était impossible.

  Alors que la valise avait totalement disparu, il n'avait jamais prié aussi fort que cette valise ne soit pas la sienne. Car jamais, au grand jamais, il ne se pardonnerait d'avoir fait du mal à ses compagnons. Il espérait que ses camarades allaient bien eux aussi. Qu'ils y arriveraient.

  Car l'ennemi venait d'avoir une quatrième valise.

  Il n'en restait qu'une.

  Qu'une qui pouvait être déjà dans les mains de l'ennemi.

  Qu'une où il pouvait se trouver le Qilin. Leur seul moyen de prouver la véritable nature de Grindelwald et de lui faire perdre l'élection et un bon nombre de fanatiques et partisans.

  Encore faudrait-il que cette valise soit en sécurité.

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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