Les Animaux Fantastiques
Tome 3


Chapitre treize

  — Quelles sont les nouvelles ? fit un voix de femme alors qu'un homme venait d'entrer dans le pièce.

  — Il y a des bonnes et des mauvaises.

  — Commence par les mauvaises.

  — Votre sœur n'est pas tombée dans notre piège à Phoenix.

  Le regard d'Emy scrutait l'homme qui parlait face à elle.

  — Elle n'a pas semblé croire un seul instant à notre stratagème.

  — Sans blague, marmonna Dean, assis près d'Emy qui était devenue son épouse. Ce n'est pas éto-

  — Ferme-la, lui intima sa femme. Et les bonnes ?

  — Ils sont tous de retour ici. Croyance est mort. Albus et Abelforth ne sont plus avec le groupe. Aysha et Thésée semblent plus proches. Queenie ne doit pas être loin de donner naissance. On a plusieurs des nôtres qui parcourent les rues aux alentours de leur maison, ainsi que celle des parents des frères Dragonneau. Apparemment, ils y traînent souvent.

  — Oui, grommela Emy. Aysha passait son temps là-bas. À croire qu'il s'agissait de sa véritable maison.

  Dean s'enfonça dans sa chaise.

  — Bien, nous allons passer au deuxième plan, alors, continua la femme.

  — Je ne comprends toujours pas pourquoi c'est à vous qu'on doit obéir. Où est Grindelwald ?

  — Essaie un peu de me désobéir, on verra bien. Je ne suis pas sa nièce pour rien.

  Le sorcier se terra dans le silence ce qui parut plaire à la jeune femme qui afficha un immense sourire avant de reprendre :

  — Je vais m'occuper de la première partie qui devrait normalement les mener droit vers nous.

  — Peut-on savoir en quoi consiste cette première partie de plan ? osa demander le sorcier d'une voix faible.

  — C'est quelque chose que vous saurez bien assez tôt. Tout ce que vous devez retenir, c'est qu'Aysha deviendra ce qu'elle doit devenir. Je ferai tout pour cela. NOUS ferons tout pour cela.

  — Et... que doit-elle devenir ?

  Comme toute réponse, il obtint un sourire malicieux et il dut s'en contenter, n'osant pas reprendre la parole. Son regard dériva, se posant d'abord sur Dean qui avait l'air ailleurs, puis sur Elizabeth et John Brown, les partisans pour qui Gellert Grindelwald avait le plus d'estime avec Vinda Rosier.

  — Autre chose ? demanda subitement Emy, le sortant de ses pensées.

  — N-Non, balbutia-t-il. Je vous tiendrai au courant de tous les déplacements des Kowalski, ainsi que les mouvements chez les parents Dragonneau.

  — Excellente idée, approuva la jeune femme. Tu peux y aller à présent.

  Et l'homme ne se fit pas prier, déguerpissant immédiatement après y avoir été invité.

  — J'adore ça ! s'exclama Emy après un temps, se tournant vers son mari alors que ses parents s'approchaient d'elle. C'est tellement grisant d'avoir tant de pouvoir !

  — Et tu en auras encore plus si je gagne ce combat, fit une voix semblant sortir de nulle part.

  Bientôt Gellert Grindelwald en personne apparut devant eux. Tout le monde de se redressa, sauf Emy qui fixait le sorcier avec intensité. Ce dernier reprit :

  — Je me tarde de voir ton plan exceller. Tout semble être sur la bonne voie en plus.

  — Il faut bientôt s'attendre à voir Aysha nous rejoindre par dépit, s'amusa la sorcière.

  — Je suis heureux de constater que tu as fini par accepter sa venue future parmis nous.

  — Il le fallait bien depuis ce que nous a dit Mr Wright. Je n'ai jamais cru à la divination, mais je préfère mettre toutes les chances de notre côté.

  Grindelwald sourit, ravi d'entendre cela. En quelques jours, Emy était devenue l'une de ses partisantes qui avait agi le plus efficacement, remontant grandement dans son estime. Ça avait aussi été le cas de la jeune Jenny qui avait été envoyée en Arizona pour tuer Manuela et William Smith. Une mission qui fut un succès.

  Même si Grindelwald avait perdu des partisans, il savait que ceux qui lui restait étaient des plus fidèles et étaient pour la plupart prêts à tout pour leur cause. Ils n'avaient pas encore réussi à se débarrasser de qui que ce soit parmi la misérable petite armée de Dumbledore - même si Croyance était mort, mais ils n'avaient pas eu à intervenir -, mais ils avaient déjà tué un grand nombre de leurs principaux ennemis : ceux s'étant opposés à eux, ses anciens partisans ou alliés l'ayant trahi - tel que Voguel par exemple - ou encore, les personnes qui résistaient. Cela se faisait dans une telle ombre que personne ne pouvait prouver qu'il était responsable de tous ses meurtres, même si beaucoup s'en doutaient.

  Jamais il n'aurait pensé en arriver là. Jamais il n'aurait voulu installer une atmosphère de peur pour gagner. Pour le plus grand bien.

  Trois coups à la porte le sortirent de ses pensées. Il se retourna alors que Jenny entrait dans la pièce, le visage cerné.

  — Jenny ! s'exclama-t-il. Un plaisir de te revoir parmi nous.

  Bien qu'elle avait tué Manuela Smith et son père il y a un moment déjà, elle était restée en Amérique afin de surveiller un maximum les alentours.

  — Des nouvelles ?

  — Pas grand chose, malheureusement, expliqua-t-elle sur un ton lointain. Tout est calme et paisible.

  — Et le professeur Hicks ?

  — Introuvable. Elle doit déjà être retournée à Ilvermorny.

  — C'est bien dommage, mais je dois avouer qu'elle n'est pas non plus celle qui m'a le plus embêté dans cette histoire. Ce qu'elle a fait n'est rien face aux actes du magizoologiste, de son épouse et sa sœur et du Moldu. Depuis New York, jusqu'au Bhoutan en passant par Paris et le Brésil, ils étaient toujours dans le coup. Ils doivent être punis pour cela. Maintenant que nous savons qu'un enfant est à naître, nous pourrons nous servir de cela pour les faire flancher. Ça marchera forcément sur les parents, mais je pense que ça risque de toucher aussi les époux Dragonneau.

  — Qu'en est-il des autres ? Helena, Aysha, Thésée et April ?

  Grindelwald sourit.

  — Helena, c'est moi qui m'en charge, intervint alors Emy.

  — Oui, approuva le mage noir. Thésée, je crois bien que c'est Aysha qui fera le travail pour nous. Quant à April...

  Sa voix resta un suspens. Voyant qu'il ne pourrait apporter de réponse pour le moment, Jenny enchaîna avec une autre question :

  — Et les frères Dumbledore ?

  — Abelforth mourra, ça j'en suis certain.

  Il n'ajouta rien et Jenny n'osa pas poser de nouvelle question alors elle hocha la tête, comme pour le remercier de lui avoir offert quelques réponses.

  Il était vrai que personne ne savait ce qu'il allait arriver à Albus Dumbledore et April Will et même Grindelwald ne semblait pas le savoir. Il prenait soin d'éviter un maximum le sujet et personne n'osait vraiment le mettre devant le fait.

  Jenny sortit rapidement de la pièce après avoir salué tout le monde. Le pas rapide, elle alla rejoindre la pièce où son père passait le plus clair de son temps et ne fut pas surprise de le voir, plongé dans un livre sur l'art divinatoire.

  — Il y a du nouveau ? demanda-t-elle sans préambule en s'installant face à lui.

  — Pas grand chose. Et tout ce que j'ai déjà pu voir a toujours été très flou.

  — Tu as pourtant assuré qu'Aysha était la clé.

  — Parce que c'est le cas.

  — Et si tu te trompais ? Et pourquoi le serait-elle ?

  — Depuis qu'Emy nous a raconté le contenu de la lettre, j'ai su qu'elle avait une très grande importance. Réalises-tu que dans un de nos futurs, Grindelwald avait gagné, mais c'est par l'action d'Aysha Wilson de ce futur que cela n'a pas eu lieu. Aujourd'hui toute tentative de Grindelwald de gagner est un échec, mais on a jamais été aussi prêt du but que lorsqu'Aysha était parmi nous et nous aidait dans le seul but de revoir April. On est passé à deux doigts de gagner cette élection grâce à Aysha.

  — Et pour toi, le coupa la jeune fille, tout ça est suffisant pour dire qu'elle est la clé ? C'est peut-être juste de la chance.

  — Je ne crois pas en la chance. Tu me l'as dit toi-même, Aysha est exceptionnelle magiquement parlant. Et ce que lui ont fait Elizabeth et John quand elle était enfant la rend instable. Il suffira d'un étincelle pour que le feu embrase tout sur son passage. Et le feu, je suis certain que ce sera Aysha. Je suis certain qu'elle finir par nous rejoindre lorsqu'elle sera définitivement devenue celle qu'elle devait devenir.

  — Mais qui doit-elle devenir ?

  L'homme regarda un instant autour de lui avant de lui apporter une réponse :

  — Tu n'es pas censée le savoir, mais voilà... Aysha a toujours été effrayée à l'idée de devenir une meurtrière. Elle pensait même déjà l'être, mais on ne peut pas considérer ses accidents comme des meurtres, ces derniers n'étant pas prémédités et volontaires. Elle sait que le mal vit en elle et elle s'accroche à ce dernier espoir. Celui qui brille encore, car elle n'a jamais voulu tuer personne.

  Jenny semblait comprendre.

  — Alors... tu veux dire... qu'elle doit devenir une meurtrière ?

  — C'est ce qu'elle est. Enfin, pas encore, mais c'est ce qu'elle va devenir. Et c'est après avoir perdu ce dernier espoir qu'elle va nous rejoindre.

  — Pourquoi nous rejoindrait-elle ?

  — Parce que nous serions comme elle. Et elle aura fortement besoin d'être parmi les siens si elle veut tenir le coup.

  Il y eut un silence durant lequel le père et la fille se regardaient. Finalement, Jenny le rompit :

  — Aysha doit donc tuer... Mais qui ?

  La question resta un suspens. Jenny fixait son père. Mais elle n'arrivait pas à discerner ce qu'il pouvait penser ou ressentir. Elle fronça les sourcils.

  — L'un d'entre nous ou l'un des leurs ? tenta de nouveau la jeune fille.

  — La seule chose que tu dois savoir, c'est que ce sera la vengeance qui la guidera.

  — La vengeance ? répéta Jenny. Contre qui ?

  — Contre la personne qui lui aura fait le plus de mal.

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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