Les Animaux Fantastiques
Tome 2


Chapitre second

  L'arrivée inopinée du professeur Dumbledore avait forcé tout le monde à sortir de l'ambiance de fête que cet heureux mariage avait installée. Ils avaient dû rapidement tout ranger, se changer et se préparer à partir pour se rendre à Poudlard afin d'écouter ce qu'Albus Dumbledore avait à dire.

  Tous se trouvaient bien déçu de devoir mettre fin à la seule chose vraiment joyeuse qu'ils avaient vécue depuis des semaines. Les jeunes mariés avaient tenu à venir aussi, même si on leur avait proposé de rester et de profiter de leur mariage. Mais Queenie ne voulait pas laisser sa sœur partir seule vers le danger. Enfin, seule, elle ne l'était plus vraiment.

  Le lendemain, le groupe d'amis se prépara à prendre le bâteau qui les mènerait de nouveau à l'école de sorcellerie. Il y régnait une drôle d'ambiance. Aucun d'entre eux ne semblait vraiment heureux et à l'aise de partir ainsi.

  Il fallut encore quelques jours pour que la nouvelle passe et qu'ils comprennent réellement les paroles du professeur. Que voulait-il dire par Grindelwald est en train de gagner ?

***

  — Arrête de gesticuler comme ça, fit la voix d'Aysha qui observait Norbert se précipiter partout dans la pièce. Je peux savoir ce que tu fabriques ?

  — Pickett me fait la tête et je ne sais pas où il est parti.

  Tina s'approcha du sorcier et sourit, montrant quelque chose du doigt : le Botruc se pendait par les bras à une étagère. Le regardant avec amusement, il murmura :

  — Coquin, va.

  Il se dépêcha de l'attraper et ajouta :

  — Désolé d'avoir dit que tu avais mauvaise mine.

  — C'est bien, l'interrompit Aysha. Il a du caractère. Il ne se laisse pas faire.

  — Tiens, intervint Thésée qui se trouvait à côté d'elle. Ça me rappelle quelqu'un.

  L'Occlumens lui lança un regard malicieux et leva la tête d'un air faussement boudeur. La porte s'ouvrit subitement, faisant sursauter Helena qui lisait Le Pacte de Sang de Sarah Davies et Jacob qui fit tomber l'objet qu'il tenait dans la main. Albus Dumbledore apparut alors et la Métamorphomage se tendit immédiatement, ce que ne manqua pas de remarquer son voisin dont les doigts effleurèrent le dos de sa main pour la rassurer.

  — Merci à vous d'être venus aussi vite malgré tout ce qui était normalement prévu.

  — On ne pourrait rêver mieux qu'une intervention du célèbre Albus Dumbledore pendant l'heureux et mérité - et attendu aussi - mariage de Queenie et Jacob Kowalski, railla Aysha. Surtout pour des nouvelles aussi merveilleuses que celles qu'il nous apporte.

  Le professeur se tourna vers son ancienne élève, surpris d'un tel commentaire de sa part. Il savait que la jeune femme lui en voulait pour bien des choses et il ne pouvait pas dire qu'il ne méritait pas cette rancœur.

  — Je m'en excuse de nouveau.

  — Vous auriez pu au moins attendre le lendemain, non ? lui demanda Helena qui avait posé son ouvrage à côté d'elle.

  — Et risquer de ne pas vous avoir tous ensemble ? J'ai eu du mal à garder le contact avec certains d'entre vous. Y aller pendant ce mariage m'assurait de vous y trouver tous.

  — Un plan ingénieux si ce n'est que vous avez gâcher la meilleure chose de cette année, répliqua l'Occlumens.

  — Tu faisais partie de ceux que je n'arrivais plus à contacter, Aysha, lui fit remarquer le professeur. Je suis navré, vraiment, mais si j'avais attendu la fin de ce mariage, je crains que je n'aurais pas pu te revoir.

  — On se demande pourquoi.

  — Revenons au sujet de notre venue, intervint Kama qui semblait perdre patience. Nous ne sommes pas là pour nous disputer ou dire qui est coupable de quoi. Je crois que ce qui nous attend est bien plus grave que cela.

  Il y eut un silence qui fut bientôt rompu par le professeur :

  — En effet. Grindelwald gagne de plus en plus de pouvoir et de partisans. Il joue avec les faiblesses de tout le monde afin de pouvoir les avoir dans ses rangs, pas par peur, mais par adoration. Et vous savez ce qui approche, non ? Je veux dire... L'élection qui aura bientôt lieu.

  — Vous parlez de l'élection du nouveau chef de la Confédération magique internationale ? demanda alors Helena.

  — Oui.

  — D'accord, reprit Aysha. Mais je ne saisis pas bien le rapport. Grindelwald prévoit de s'y présenter ? Ce serait du suicide. Il est recherché et sa tête est mise à prix.

  — Oui. Mais il gagne vraiment beaucoup de pouvoir et... je crains qu'il ne parvienne à tout retourner pour y arriver.

  — Vous craignez ? répéta l'Occlumens. Si nous sommes là parce que vous craignez quelque chose qui n'arrivera que très peu probablement, j'aurais préféré resté aux États-Unis.

  — Je sais que tu es en colère contre moi, mais ce n'est pas une raison pour rejeter à ce point tout ce que je dis, commença à s'énerver Dumbledore. Je ne vous aurais pas convoqués si je ne pensais pas cela important.

  — Et, alors quoi ? On a un plan ? Parce que je veux bien m'embarquer encore dans votre aventure, mais je ne vais pas y aller à l'aveuglette.

  — J'ai peut-être une idée, admit le professeur. Pour l'instant, je veux simplement que vous soyez informés, que vous récupériez toutes les forces dont vous avez besoin et que vous m'accordiez un peu de temps avant de réunir tout ce dont j'ai besoin.

  — De temps ? s'étonna Thésée. Je doute que Grindelwald attende qu'on se lance à sa poursuite. Si ce que vous dites est vrai, il faut agir vite.

  — Oui. C'est vrai. Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. On se souvient de ce qu'il s'est passé la dernière fois qu'on est parti sans avoir de plan.

  Tout le monde comprit qu'il parlait d'April ce qui provoqua un lourd silence. Aysha secoua la tête et se mit à fixer le sol ce que remarqua le professeur. Il l'interrogea alors :

  — Tu as quelque chose à nous dire ?

  L'Occlumens leva la tête, un sourire étrange étirant ses lèvres.

  — Oui. Mais vous direz encore que je suis folle, alors, je préfère éviter.

  — Oh non, marmonna Helena. Sérieusement, on en a déjà parlé. April est morte. Il faut que tu le comprennes.

  — Mais je ne veux pas le comprendre, répliqua sa sœur. Ce n'est pas parce qu'on la vue mourir devant nous qu'elle est vraiment morte.

  Elle marqua une pause, semblant se rendre compte de ce qu'elle venait de dire, et reprit sous le regard désabusé de son aînée :

  — Dit comme ça, ça paraît idiot. Mais, c'est vraiment ce que je pense.

  — Elle est morte devant nous, Aysha. On l'a vue mourir. Grindelwald lui a lancé le sort de mort.

  — Et pourquoi ont-ils pris son corps ? Qu'ont-ils à cacher ? Pourquoi Grindelwald nous a laissés partir après ça ? Vous ne trouvez donc pas ça étrange ?

  — Il y a un tas de raisons qui pourraient l'avoir poussé à faire ça, répliqua Helena en s'approchant de la Métamorphomage. Tu te fais du mal. Je sais que c'est dur. April et toi, vous étiez vraiment proches. Il faut que tu acceptes qu'elle ne soit plus parmi nous.

  Aysha s'avança et son air énervé effraya quelque peu son aîné qui se mit à reculer.

  — Je refuse de l'accepter.

  Alors qu'Helena se retrouvait contre le mur, elle poussa un soupir et tendit le livre qu'elle lisait à sa sœur :

  — Je ne veux pas participer à ta chute.

  Aysha attrapa le livre, l'arrachant des mains de son actuelle propriétaire.

  — C'est juste parce que vous refusez de voir autre chose que l'issue la plus logique et facile. Vous ne vous fiez qu'à ce que vous avez vu. Vous prétendez que ce que j'ai pu voir ou comprendre est faux. Vous prétendez que si je m'évertue à dire qu'elle est encore en vie c'est parce que je suis folle.

  Alors que l'Occlumens pivotait sur ses talons, retournant près de Thésée qui ne pipait mot, son aînée reprenait :

  — Ce n'est pas l'issue la plus logique et facile. C'est l'unique issue. Si tu refuses de croire en sa mort, c'est parce que tu refuses de la laisser partir. Comme papa, maman. Comme Rose. Comme ton mari. Comme Leta. Je ne suis pas idiote, Aysha. Mais toi, tu t'évertues à l'être.

  — Helena, l'interrompit Thésée sur un ton dur. Tu te rends compte de ce que tu dis ?

  — Oh, mais je t'en prie. Joue les hypocrites. Tu penses exactement comme moi tu es juste trop...

  Elle s'arrêta.

  — Trop quoi ? l'interrogea l'Auror.

  — Trop rien, répondit-elle.

  — Eh bien, le trop rien que je suis pense sérieusement qu'il faudrait un peu plus écouter ce que raconte Aysha.

  Helena ouvrit la bouche un grand, profondément blessée et surprise par les propos de l'homme.

  — L'encourager dans cette idée ne l'aidera pas, Thésée, finit-elle par reprendre. Ça ne lui fera que plus de mal.

  — Combien de fois avons-nous refusé d'écouter Aysha parce que nous pensions que ce qu'elle disait était impossible et complètement fou ? Combien de fois nous sommes-nous retrouvés face à l'évidence que nous étions en faute ? Nous. Pas Aysha.

  — Je veux bien croire qu'on a fait des erreurs, mais April est morte. Lui donner des espoirs quant à sa survie c'est lui faire plus de mal encore.

  — Lui répéter que ce qu'elle dit et fou, c'est lui faire du mal, répliqua le sorcier.

  Un silence s'installa alors, tandis qu'Helena et Thésée se foudroyaient du regard. Norbert fixait son frère avec étonnement, ne savant trop quoi penser de ce qu'ils venaient de dire. Tina, elle, regardait Aysha dont le regard était totalement vide et posé sur le professeur Dumbledore. Ce dernier, d'ailleurs, semblait profondément perdu et blessé par la tournure de la discussion. Il était vrai que parler aussi ouvertement et sans pincette de la fille qu'il avait recueillie et qui était prétendue morte pouvait être douloureux.

  — Helena, Thésée, fit alors l'Auror. Je ne pense pas qu'il ne soit nécessaire de se déchirer ainsi. Peut-être devrions-nous en discuter plus calmement en acceptant d'envisager toutes les options.

  L'aînée des Wilson sembla prise au dépourvu, tandis que Thésée reculait pour revenir à sa place, près d'Aysha. Celle-ci ne put masquer un sourire, tandis qu'il baissait la tête.

  — Merci, Mlle Goldstein, reprit alors le professeur Dumbledore d'un air perdu. Je pense qu'il faut sérieusement qu'on retrouve notre calme. Tous. Helena, je ne crois pas me tromper en disant que ta sœur et toi êtes censées recevoir Sofia Taylor bientôt. Si vous n'avez pas oublié.

  — Évidemment que nous n'avons pas oublié, marmonna l'aînée.

  — Il faut vraiment que ces tensions cessent, sinon, partir en mission contre Grindelwald sera encore plus compliqué, car vous verrez en vos alliés des ennemis.

  Son regard se posa un instant sur Aysha avant qu'il ne continue :

  — Avant de vous laisser partir, je voulais vous prévenir que quelqu'un nous vient du MACUSA pour nous aider. Il a une mission un peu différente qui constitue à trouver le vrai Percival Graves – même s'il est prétendu mort par beaucoup.

  Aysha fronça les sourcils, ne sachant pas du tout qui était ce Percival Graves. Dumbledore fit alors aller sa baguette et la porte s'ouvrit sur un homme, encore assez jeune, qui se tenait droit comme un i, mais qui arborait un timide sourire gêné. Il entra dans la pièce et Jacob sentit les doigts de Queenie serraient davantage les siens. Il ne comprit que lorsque Tina s'avança d'un pas et s'étonna :

  — Achilles ?

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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