Les Animaux Fantastiques
Tome 3


Chapitre dix-huit

  Norbert traversa l'hôpital, suivi de près par Tina et ses parents. Ils venaient de passer par l'accueil pour savoir où se trouvaient leurs amis.

  Il leur fallut traverser quelques couloirs et emprunter quelques escaliers avant de voir Jacob qui les attendait devant la porte d'une chambre. Lorsqu'il les repéra, un grand sourire étira ses lèvres et il s'approcha d'eux. Sans réfléchir, le magizoologiste le prit dans ses bras pour le féliciter et le Moldu émit un gloussement qui amusa Tina et les parents Dragonneau.

  — Félicitations, Mr Kowalski ! À votre épouse aussi ! s'exclama Anne en lui serrant la main.

  Jacob ne put que répondre par un sourire, semblant chercher quelqu'un du regard.

  — Thésée et Aysha ne sont pas venus, désolée, fit alors Tina qui semblait avoir compris.

  — Disons que... l'environnement n'est pas vraiment... Il ne rappelle pas forcément de bons souvenirs, ajouta Norbert en montrant les couloirs de l'hôpital Ste Mangouste. Elle tenait à s'excuser et à vous féliciter.

  — Ce n'est rien, je comprends, murmura le Moldu avec un sourire.

  — Alors ? Une fille ? Un garçon ? demanda Tina qui ne s'était jamais montrée aussi impatiente.

  Comme seule réponse, Jacob leur fit un clin d'œil avant de se tourner vers la porte à laquelle il frappa avant de l'ouvrir. Il entra le premier, invitant les autres à les suivre. Tina fut la première à entrer dans la pièce et à voir sa sœur tenir pas un, mais deux bébés. Elle resta bouche bée, aux anges.

  — Des jumeaux ? questionna alors Norbert sur un ton enjoué.

  — Une fille et un garçon, précisa la Legilimens avec un grand sourire. En très bonne santé.

  — Quelle surprise ! fit alors Anne. C'est rare ! C'est merveilleux ! Félicitations à vous !

  Queenie lui sourit alors que Tina s'approchait pour observer sa nièce et son neveu. Ils dormaient tous les deux, visiblement aucunement dérangés par leur arrivée. Un sourire attendri s'étala sur son visage et ses yeux se mirent à briller, alors Norbert se placer à côté d'elle.

  — Ils sont magnifiques, murmura Tina du bout des lèvres. Comment s'appellent-ils ?

  Queenie lança un regard pétillant à son mari, ce qui poussa tout le monde à se tourner vers lui. Il se frotta les mains et s'amusa :

  — Disons que vous ne le saurez que lorsque tout le monde sera réuni.

  — Vous ne pouvez pas nous faire attendre, s'exaspéra Norbert.

  — Bien sûr que si. Surtout que l'annonce des prénoms n'est pas la seule chose que nous voudrions faire, ajouta Jacob avec un sourire énigmatique. Et nous avons besoin de Thésée et Aysha.

  Tina fronça les sourcils, mais reporta bientôt son attention sur les nouveaux nés. Son cœur battait la chamade, trop heureuse, trop euphorique. Elle se voyait elle-même devenir mère, à son tour. Norbert sembla penser la même chose, car il passa son bras dans son dos et posa sa tête contre la sienne, fixant toujours les nourrissons.

  Anne et Richard se prirent la main, regardant cette scène en silence, se remémorant un tas de souvenirs.

***

  — Alors ?

  C'était April qui, assise sur le sol, avait demandé en premier des nouvelles des nourrissons alors que Jacob et Queenie étaient de retour chez eux avec leurs enfants.

  — Je peux les voir ?

  Queenie sourit alors que Jacob l'invitait à s'approcher. Se redressant, elle grogna avant de venir à la rencontre des deux petits êtres. Elle les fixa longuement et fit une moue, sans faire de commentaire.

  — Je suis ravie que vous n'ayez pas sorti un commentaire ayant un rapport plus ou moins éloigné avec des patates, s'amusa Jacob alors que la sorcière retournait à sa place.

  Elle ne rétorqua rien. Le sourire du Moldu s'effaça. April n'était plus April depuis la mort d'Helena. Pour détendre l'atmosphère, Tina se racla la gorge et demanda :

  — Et quand sont censés arriver Thésée et Aysha ?

  — Ils étaient censés être déjà là, répondit Queenie en baillant. Mais ce n'est rien. On va les attendre.

  — C'est de la torture, soupira sa sœur. Je veux savoir comment s'appellent mon neveu et ma nièce.

  La Legilimens sourit et la porte s'ouvrit subitement sur Thésée qui s'excusa de leur retard, suivi de près par Aysha. L'Occlumens resta près d'April qu'elle n'avais pas revue depuis un moment, alors que Thésée allait près de son frère.

  — Ce n'est rien, leur assura Jacob en souriant. Maintenant que vous êtes tous là, nous allons pouvoir vous présenter nos deux petits bouts de chou.

  Avant qu'il ne puisse continuer, Aysha s'approcha pour venir les voir de plus près et Thésée semblait avoir eu la même idée, car ils se retrouvèrent l'un à côté de l'autre à regarder les deux nourrissons s'agiter dans leur berceau. La petite fille avait déjà quelques mèches noires sur la tête.

  Aysha recula bientôt, imitée par Thésée, afin d'écouter Jacob qui s'approchait du berceau du petit garçon pour le prendre dans ses bras. Il vint s'asseoir à côté de Queenie et ils se regardèrent un long moment avant de retourner leur attention vers leurs camarades qui trépignaient.

  — Nous vous présentons... commença Jacob après un dernier sourire vers sa femme, Harry Croyance Kowalski.

  L'annonce du prénom plongea la pièce dans le silence le plus total. Des larmes emplirent les yeux de Tina, plongés dans ceux de sa sœur, un sourire ravi, touchée, sur les lèvres. Aysha leva la tête vers Thésée et sourit, avant de poser sa tête contre son torse en passant son bras derrière son dos. Elle murmura alors :

  — Harry... C'est le prénom du père de Tina et Queenie.

  Seul Thésée l'entendit. Et il comprit alors toute la dimension de ce choix. Harry, comme le père décédé des deux sœurs. Croyance, comme ce jeune garçon brisé qui avait tant importé pour beaucoup. Abelforth était présent lui aussi. Une larme roula sur sa joue.

  Quelques secondes s'écoulèrent encore avant que Jacob ne se lève, son fils toujours dans ses bras, et ne vienne se placer devant Tina et Norbert.

  — Et... hésita-t-il. Nous voulions aussi vous proposer, à vous, Norbert et Tina, d'être le parrain et la marraine de notre fils. Accepteriez-vous ?

  Cette fois, Tina manqua de fondre en larmes alors qu'elle acquiesçait vivement de la tête.

  — Bien sûr que nous acceptons, soutint le magizoologiste en souriant.

  — Est-ce que... ? commença Tina en désignant le jeune Harry.

  — Évidemment.

  Et le Moldu lui remit l'enfant dans les bras. Le prenant avec délicatesse, un large sourire étira ses lèvres alors que son filleul attrapait une des mèches de ses cheveux et jouait avec. Norbert semblait lui aussi émerveillé par ce petit être.

  April sourit elle aussi, se levant enfin pour venir se poster à côté d'Abelforth et poser sa tête sur son épaule. Le barman lui embrassa le haut du crâne, se retenant de pleurer.

  Jacob laissa Harry dans les bras de Tina et se dirigea cette fois vers le berceau où sa fille gigotait. Il l'attrapa avec tendresse, s'amusant de la voir déjà si active. Il retourna ensuite s'asseoir près de sa femme qui laissa sa fille attraper son doigt.

  — Nous vous présentons aussi sa sœur... Rose Alice Kowalski.

  Là-encore, cette annonce toucha tout le monde. Alice était cette fois le nom des deux sœurs. Et Rose...

  La vision d'Aysha se brouilla à cause des larmes qui emplirent ses yeux, profondément touchée par le prénom de la petite fille. Jacob la fixait elle, inquiet quant à sa réaction. Tout le monde regardait l'Occlumens. Elle poussa un soupir.

  — Merci, murmura-t-elle alors, réalisant qu'ils avaient nommé leur fille en l'honneur de son amie de Beauxbâtons.

  Un choix risqué qui, heureusement, eut l'effet escompté. Jacob sourit, rassuré, et lança un large sourire à sa femme qui poussait un soupir de soulagement. Cette fois, le Moldu se leva pour se diriger vers Thésée et Aysha qui eut un hoquet de surprise.

  — Nous vous proposons cette fois à vous deux, Thésée et Aysha, d'être le parrain et la marraine de notre petite Rose.

  Si Thésée accepta de suite, Aysha leva des yeux étonnés vers le boulanger.

  — Moi ?

  — Oui, confirma-t-il avec un large sourire.

  — Vous me proposez à... moi... de devenir la marraine de votre fille ? répéta-t-elle, si surprise et heureuse. Jamais je n'aurais pensé que quiconque allait me proposer une telle chose un jour.

  — C'est pourtant le cas.

  Thésée tira davantage la jeune femme contre lui alors qu'elle souriait et murmurait :

  — Ce serait un honneur d'être sa marraine. Je vous remercie du fond du cœur.

  Une larme de joie roula sur la joue de l'Occlumens. Une main se posa sur son épaule gauche. Anne.

  Ce fut Thésée qui prit l'enfant dans ses bras et Aysha se pencha vers lui pour le regarder. Ses yeux étaient déjà verts, comme sa mère. Elle sourit, des larmes emplissant toujours ses yeux, avant de se tourner vers Jacob et de venir l'enlacer en le remerciant de nouveau. Surpris, le boulanger lui rendit son étreinte, ne s'attendant pas à une telle réaction. Elle se détacha ensuite pour remercier Queenie et se tourner de nouveau vers Thésée et la petite fille qu'il tenait dans ses bras. Bientôt, il la lui tendit et elle l'attrapa à son tour, ses yeux n'étant jamais resté verts aussi longtemps depuis des jours. Rose bailla et Aysha sourit davantage.

  Derrière eux, Anne et Richard retenaient leurs larmes, eux-aussi touchés d'une telle scène. À l'opposé, April et Abelforth, silencieux, souriaient enfin.

  La neige s'était remise à tomber dehors, rappelant que Noël approchait à grands pas. Et alors que Queenie retrouvait dans ses bras son fils, et Jacob sa fille, l'atmosphère dans la pièce était chargée d'un tas d'émotions. Naviguant entre l'émoi, la joie, l'euphorie et la nostalgie. Pendant ce court instant, rien ne les blessait. Ils étaient heureux et ensemble. Rien ne semblait pouvoir ternir le bonheur qui était venu s'immisçait jusqu'à eux, faisant de l'ombre à la tristesse que la perte d'Helena avait provoqué. Tina embrassa Norbert, trop heureuse pour contenir sa joie. Abelforth serrait toujours April contre son flanc, semblant avoir besoin de se raccrocher à elle. Richard et Anne avaient toujours les larmes aux yeux, enlacés. Aysha et Thésée se tenaient si fermement la main qu'ils ne semblaient plus vouloir se lâcher.

  Pendant un court instant, ils avaient oublié la réalité.

  Mais la réalité n'aimait pas qu'on la fuit.

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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