Les Animaux Fantastiques
Tome 2


Chapitre vingt-et-un

  — Non.

  La voix d'Aysha résonna un instant dans le bureau.

  — Si nous attendons trop longtemps, il parviendra à obtenir ce qu'il voulait. L'élection a lieu dans peu de temps, il ne faut pas attendre.

  — C'est vrai, admit le professeur. Mais on ne peut partir sans plan.

  — C'est pour ça que je vous dis qu'il faut en trouver un.

  Thésée esquissa un sourire.

  — Je vous l'ai dit. Grindelwald va se servir de son Qilin ensorcelé pour convaincre tout le monde de voter pour lui. Alors il faut qu'on parvienne à se servir de la large diffusion pour prouver ce que Grindelwald a fait à ce pauvre animal - par ma faute - et montrer qui un véritable Qilin choisirait.

  — Ouais, approuva l'aîné des Dragonneau. Ça nous permettrait aussi de faire perdre un bon nombre de partisans et de fanatiques à Grindelwald. Et ça aiderait probablement à choisir le futur chef de la Confédération internationale des sorciers.

  — Exactement.

  Aysha et Thésée s'échangèrent un sourire, de la malice brillant dans leurs regards.

  — Donc... on va se servir du Qilin... commenta Jacob. Je suppose qu'on va le transporter dans la valise de Norbert, mais comment on le mènera là-bas sans que personne ne comprenne que nous sommes là ? Grindelwald a un tas de partisans. Il va forcément y en avoir sur notre route et tous connaissent l'apparence de la valise.

  — Ouais, ça c'est un problème qu'on peut résolver facilement, fit alors l'Occlumens.

  — On peu en faire des répliques, proposa Dumbledore.

  — Dans ce cas, il faut le faire rapidement.

  — Je peux y aller, murmura Thésée. Je connais quelqu'un qui pourrait en faire rapidement.

  — Dès lors qu'on aura sorti le Qilin, tu partiras. Il va falloir mettre en confiance le petit. Il a dû être secoué ces derniers temps, marmonna Aysha. Enfin... D'accord.

  — Donc, ça, c'est réglé, reprit le professeur de métamorphose. Tout le monde prendra une valise et seul l'un d'entre nous aura la vraie. Il faudra prier pour que ce dernier arrive à destination sans problème.

  — Donc, je résume, l'interrompit Helena. On va se rendre au Bhoutan, suffisamment en avance pour ne pas louper le début de l'élection. On arrivera dans le village jouxtant la Chambre Magistrale, on se séparera, chacun ayant une valise à la main. Le mieux serait que les fausses soient ensorcelées et que personne ne sache où est la vraie.

  — Bien vu, commenta Kama.

  — Kama, Nagini, coupa Dumbledore. J'aimerais que vous restiez ici.

  — Pardon ?! s'exclama Yusuf. Pourquoi devrions-nous restés ici ?

  Nagini n'était pas présente dans la pièce alors l'homme fut le seul à s'y opposer.

  — J'ai besoin que vous gardiez un œil sur Nagini. Son état s'aggrave et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose de grave en notre absence. À elle ou à quelqu'un d'autre.

  — Et, pourquoi moi ?

  — Parce que j'ai confiance en vous. Nous allons vers un grand danger. Aysha doit nous accompagner, j'ai aussi besoin de Norbert et de Thésée, ainsi que Tina et les Kowalski, sans oublier Helena évidemment. Il faut qu'ils viennent tous.

  — Vous m'avez oubliée, professeur ? intervint Eulalie avec un sourire.

  — Pardon, Professeur Hicks. Vous aussi, vous viendrez. Ainsi que Jenny.

  — C'est vrai ? se réjouit la jeune fille.

  — Tu as énormément de connaissances et tu sembles avoir un grand réseau. J'avoue que tu peux nous être utile.

  — Je crois, oui. Je peux contacter plusieurs de mes amis qui seront déjà présent au village et qui pourraient nous aider.

  — Vraiment ? Ce serait d'une grande aide. Je pense que le mieux sera de composer des duos pour ne pas être trop pris au dépourvu sans toutefois se faire trop remarquer. Une valise par duo.

  — Ça risque d'être compliqué, mais peu importe, commenta Aysha.

  — Je ne vais pas former les groupes pour des questions d'affinités. Ça ne peut être que plus dangereux. C'est pourquoi je vais devoir séparer certains d'entre vous.

  — April sera déçue de ne pas pouvoir venir, marmonna l'Occlumens.

  En effet, la jeune femme avait dû repasser par l'infirmerie, car son état laissait quelque peu à désirer et, tout comme Graves, il valait mieux qu'elle y reste. Quant à Achilles, il était restait silencieux tout le long de la discussion, semblant s'être fait oublier.

  — Tina Goldstein, vous serez avec... Thésée Dragonneau. Vos compétences magiques devraient être complémentaires à mon avis, continuait Dumbledore. Je vais pour ma part prendre Mr Kowalski. Quant à votre épouse, elle sera avec Norbert. Helena et Hicks. Et... Jenny et Aysha. Ah ! Achilles ! Navré, j'avais oublié que vous étiez là vous aussi.

  L'Auror haussa les épaules.

  — Bon... alors vous accompagnerez Jenny et Aysha.

  Queenie parut rassurée que Jacob soit avec Dumbledore. Il devrait être en sécurité. Aysha leva un sourcil face à l'air totalement neutre d'Achilles.

  — Ça nous fera donc cinq valises en tout, soit quatre répliques, conclut Thésée.

  — Bien vu, Mr Dragonneau, s'amusa l'Occlumens.

  — On partira donc le plus vite possible, reprit Albus. Thésée, je vous laisse donc l'honneur d'aller faire des répliques de la valise. Il faut vraiment que ce soit fait rapidement.

  — Je vais faire de mon mieux.

  — Bien. Je ne doute pas de vous. Vous pouvez disposer en attendant.

  Alors que tout le monde commençait à sortir, Aysha se précipita sur Achilles pour lui demander :

  — Vous allez bien ?

  — Je...

  L'homme plongea ses yeux dans ceux de l'Occlumens et elle put y lire beaucoup de peine.

  — C'est pour Tina et Norbert, c'est ça ? l'interrogea-t-elle alors.

  — Je fais ce que vous m'avez dit. Je les laisse partir. Ils sont heureux ensemble. C'est juste très dur.

  Aysha lui adressa un sourire compatissant et posa un main sur son épaule :

  — Vous êtes un homme bon, Mr Tolliver. Je ne doute pas que vous finirez par trouver votre bonheur. Vous le méritez.

  Le sorcier sourit tristement avant de la remercier et de se détourner pour s'éloigner. Au lieu de faire de même, l'Occlumens fit demi-tour et entra de nouveau dans le bureau du professeur à qui elle demanda, alors qu'il lisait un parchemin :

  — Je peux vous poser une question ? Autre que cette dernière.

  — Évidemment, Aysha.

  La sorcière vint s'asseoir en face de lui et hésita avant de l'interroger :

  — Qu'est-ce que vous faisiez avec Nagini et Jenny pendant que tout le monde était parti ? Qu'est-ce que vous fabriquez dans votre coin ?

  Le professeur baissa les yeux, rangeant le parchemin, et mit quelques secondes avant de répondre :

  — Je... Nous essayons de trouver un moyen de sauver Croyance.

  Cela surprit la Métamorphomage qui cligna des yeux.

  — Mais...

  — Il est mourant, reprit le professeur. J'essaie de trouver un moyen de le sauver et Nagini n'est plus en capacité de nous accompagner dans nos missions. Et Jenny était une élève intelligente et douée en potions. Et comme je la considérais trop jeune pour subir tout ce que je vous fais déjà subir... j'ai pensé qu'elle pourrait nous aider.

  — Mais... Croyance est un Obscurial. Le fait qu'il soit encore en vie est déjà quelque chose d'exceptionnel. Pourquoi tenez-vous à ce point à le sauver ?

  — Tu devrais faire un tour à la Tête du Sanglier et discuter un peu avec Abelforth.

  Aysha fronça les sourcils et ouvrit la bouche, ne comprenant pas pourquoi son ancien professeur lui parlait de son frère.

  — Vraiment, appuya Albus. Je pense que ça pourra t'éclairer.

  — Si vous le dites... Et... Nagini... comment va-t-elle ?

  L'homme baissa la tête avant de lui accorder une réponse, sur un ton triste :

  — Sa malédiction s'empare peu à peu d'elle. Ses transformations sont plus régulières et durent plus longtemps sans lui offrir un réel contrôle. Et je suis certain de ne rien pouvoir faire pour elle...

  — Ce n'est pas votre faute, Dumbledore. Ne vous sentez pas coupable.

  — Elle est juste trop jeune...

  — Mais c'est la vie. Et, je pense qu'elle a eu assez de temps pour accepter son sort. C'est à nous, maintenant, de laisser faire les choses. Car nous sommes totalement impuissants. Nous ne pouvons rien faire pour l'aider. Mais nous pouvons encore sauver tout un tas d'autres personnes en allant s'opposer à Grindelwald.

  — Une bonne personne.

  — Quoi ?

  — Ce sont les paroles d'une bonne personne que j'entends, expliqua Dumbledore. Quoique tu puisses dire, le bon en toi gagne sur le mal. Et je serais prêt à tout pour que tu finisses par le voir toi aussi.

  Aysha ne sut pas quoi dire, alors elle se leva et s'approcha de la porte, mais alors qu'elle allait sortir, son ancien professeur fit un dernier commentaire :

  — Tout le monde a le droit d'aimer et d'être aimé. Car une vie sans amour n'est pas une vie. Il faut que tu l'acceptes, Aysha. Et que tu acceptes de ressentir quelque chose d'autre que de la haine. Parce que l'amour et la haine ne sont pas des sentiments si différents. Ils sont tous les deux forts et nous habitent en profondeur. Il est facile de les mélanger. Si tu n'acceptes pas l'amour, tu ne pourras jamais faire la différence et reconnaître qui t'aime en retour. Ouvre les yeux. Écoute ton cœur. Et va voir celui qui le fait battre.

  Aysha ne répondit rien, n'accordant même pas un regard au sorcier et sortit de la pièce, les paroles de ce dernier tournant en boucle dans sa tête.

  Elle se mordit la lèvre inférieure, rejoignant Norbert qui lui annonça que Thésée venait de partir.

  Mais c'était autre part qu'elle allait.

Louise Garénaux - Auteure passionnée
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