Les Animaux FantastiquesTome 2
Chapitre dix-neuf
Albus fut le premier à atteindre Poudlard, alors que Norbert le rattrapait, rapidement suivi des autres qui ne semblaient pas avoir remarqué que Thésée et Aysha ne les avaient pas suivis. Helena avait disparu, recherchant probablement déjà les informations que sa benjamine avait demandées, sa curiosité ayant été piquée.
En arrivant à l'étage de l'infirmerie, Albus repéra assez rapidement les trois sorciers qu'ils avaient envoyés en même temps que l'équipe chargée de transmettre un message à Vogel. Ils patientaient tous devant l'infirmerie, semblant s'attendre à les voir débarquer. Son cœur se serra, car il ne vit pas April.
La première personne qui remarqua leur arrivée fut Tina. Du moins, elle vit Norbert se diriger vers elle à grands pas. Un sourire fendit son visage tandis qu'elle s'avançait vers lui pour le serrer dans ses bras dans une étreinte qui semblait ne pouvoir se terminer, comme s'ils ne voulaient plus se lâcher l'un l'autre. Les battements de leurs cœurs, rapides, s'accordèrent. Ils étaient si heureux et soulagés de se revoir l'un l'autre que des larmes perlères au coin de leurs yeux.
Achilles les regarda, l'air triste et perdu, tandis que Kama fixait le professeur qui s'était figé devant la porte de l'infirmerie, ne semblant pas capable de l'ouvrir.
Queenie et Jacob repérèrent bientôt Tina à leur tour et accélèrent le pas. Queenie dut se mordre la lèvre. Elle n'arrivait pas à croire que son aînée était là. Elle voulait la prendre dans ses bras à son tour, mais elle ne pouvait déranger les deux amoureux. Jacob lui tenait la main fermemement, semblant aussi heureux qu'elle de ce retour.
Lorsqu'ils se détachèrent enfin, Norbert déposa ses lèvres sur celles de l'Auror et elle sourit, son cœur ne lui permettant pas d'entendre grand chose tant il battait fort. Cependant, elle se dégagea pour s'approcher de sa sœur et la prendre dans ses bras à son tour.
— Tu vas bien ? s'inquiéta-t-elle alors. Oh, Teenie... J'ai eu si peur... Tu ne peux pas savoir.
— Je suis désolée Queenie. Vraiment.
Elles se séparèrent et Tina vint essuyer la larme solitaire qui avait échappé à la Legilimens. Elle regarda ensuite derrière, et sourit à Eulalie et Jenny qui n'osaient pas s'approcher davantage, ne voulant déranger aucune retrouvaille. L'Auror remarqua cependant rapidement que trois personnes manquaient à l'appel.
— Où sont Aysha, Helena et Thésée ?
Norbert se retourna vers elle, fronçant les sourcils. Il s'en voulut pendant un instant de ne pas avoir remarqué que son amie et son frère ne les suivaient pas.
— Helena est sûrement en train de fouiner dans les archives de je ne sais quoi, murmura alors Jacob en haussant les épaules. Les deux autres, bonne question.
Tina n'eut pas le temps de reprendre, car la porte de l'infirmerie s'ouvrit à la volée et on entendit la voit de l'infirmier retentir :
— Mlle Will, veuillez rester dans votre lit !
Tout le monde se tourna vers la jeune femme qui venait d'apparaître, à un pas de Dumbledore qui n'avait pas bougé. Ils se regardèrent un instant, avant qu'ils se laissent aller par leurs émotions et qu'ils se prennent dans leurs bras à leur tour.
Leurs compagnons semblèrent surpris par cette scène, car même s'ils savaient à présent quel lien unissait les deux sorciers, ils n'avaient jamais imaginé que leur ancien professeur ou une personne aussi réputée qu'était Dumbledore pouvait agir ainsi. Et ils pensaient connaître suffisamment April pour savoir qu'elle n'appréciait aucunement les contacts physiques ou tout ce qui avait attrait de près ou de loin à de quelconques sentiments affectifs.
Personne ne savait quoi dire, ni quoi faire, tandis que l'infirmier apparaissait derrière April, surpris lui aussi par la tournure des événements.
— Professeur Dumbledore ? s'étonna-t-il. Je ne m'attendais pas...
L'homme se détacha de sa fille et adressa un faible sourire à l'infirmer avant de murmurer :
— Merci de vous être occupé d'elle.
April laissa les deux hommes parler et se faufila hors de l'infirmerie. Elle sembla chercher quelqu'un du regard, mais parut déçue. Elle ignora tous les yeux posés sur elle, semblant traduire la surprise, la peine et la joie. Peu arrivait à croire qu'elle se tenait vraiment devant eux. Que la personne qu'ils croyaient morte était là. Debout. En vie.
Finalement, le bruit de pas attira l'attention de tout le monde vers le couloir d'où ils étaient arrivés. Tous les regards se posèrent sur la fine silhouette d'Aysha. Son teint pâle ne passa pas inaperçu. Ses yeux rouges non plus. Mais tout ceci sembla disparaître lorsque ses lèvres s'étirèrent en un immense sourire à la vue de sa meilleure amie. Leurs retrouvailles n'avaient pas été faites comme elles l'espéraient à Nurmengard et leur avaient laissé un goût amer, parce qu'elles avaient le sentiment de ne pas vraiment s'être retrouvées.
Cependant, aucune des deux n'amorça un pas vers l'autre. Elles se contenaient de se fixer. Des larmes de joie brouillant leur vue. Des sourires immenses déformant leur visage. Et l'air malade d'April semblait avoir disparu tant la joie qu'elle ressentait était immense.
Finalement, Aysha avança lentement vers le jeune femme et la taquina :
— T'as une sale tête.
— C'est toujours mieux que la tienne, railla la sorcière en retour en prenant un air faussement indigné.
— Je ne suis pas sûr que ce soit possible. Il suffirait que tu te vois dans un miroir.
— Pire que ta tête, ça c'est impossible. Moi, je pète la forme ! Je sais juste pas tout ce qui s'est passé dans vos vies en mon absence et j'ose espérer que vous n'avez pas fait n'importe quoi parce que je n'étais pas là pour vous remettre sur le droit chemin.
— Oh, marmonna Aysha. Eh bien, Jacob et Queenie se sont mariés.
April se tourna vers les deux concernés qui la regardaient à la fois gênés et surpris.
— Un mariage ? s'étonna-t-elle. Et j'étais même pas invitée ! Je me sens vraiment outrée de voir à quel point vous manquez de considération pour la personne incroyable que je suis.
— Je sais, répondit Aysha avec un sourire. C'est ce que je leur ai dit, mais ils n'ont pas écouté.
Personne ne savait vraiment comme réagir, alors ils les laissaient parler.
— De toute manière, j'aime pas les mariages, conclut la sorcière en prenant un air supérieur.
Cette remarque fit rire son amie qui finit par lui donner une tape sur l'épaule en murmurant :
— Heureuse de te revoir.
April lui sourit. Et, étonnement, lui répondit d'une voix douce :
— Moi aussi, mon p'tit Niffleur préféré.
À l'entente de cet ancien surnom, Aysha leva les yeux au ciel, ne pouvait faire disparaître le sourire de ses lèvres.
— Où est Helena ? l'interrogea alors April.
Aysha ouvrit la bouche, mais quelqu'un d'autre répondit à sa place :
— Probablement en train de trouver un maximum d'information sur sa mère.
Aysha se déplaça de quelques pas pour permettre à April de voir Thésée qui venait d'apparaître à son tour.
— Tiens, railla la sorcière. Tu daignes te pointer. Tu ne voulais pas admettre que tu t'étais trompé sur mon compte et que j'avais bien survécu ? Ça va ton égo ?
Thésée ne répondit rien. Mais Aysha lança à son amie un regard éloquent et elle sembla comprendre, étonnée.
— Quoi ? Tu... Tu savais que j'étais en vie ? demanda-t-elle alors.
Là-encore, le sorcier ne répondit pas, baissant la tête.
— Tu as perdu ta langue ?
— Thésée était le seul à croire pleinement Aysha quant à votre survie, intervint alors Queenie.
Cette annonce sembla étonner la sorcière dont les sourcils froncés se détendirent.
— Bien, marmonna-t-elle. Enfin, peu importe. On s'en fiche, c'est du passé. Il faut à tout pris que vous me disiez ce que cet intru fait ici.
Cette remarque fit réagir Achilles qui leva la tête vers la jeune femme, incapable de répondre. Et alors que Kama faisait les présentations, Aysha s'avança vers le professeur Dumbledore qui fixait April.
— J'ai des choses à dire, professeur. Maintenant.