Présentation de l'œuvre

Manon Lescaut est un roman écrit par Antoine François Prévost et publié pour la première fois en 1731 sous le titre complet La véritable histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. Ce roman-mémoire, où le récit fictif est présenté comme un mémoire, suit une tradition littéraire populaire en France entre 1728 et 1750. Cette tradition littéraire cherche à donner au récit une impression de réalisme, bien que le courant réaliste soit une caractéristique du XIXème siècle.

Ce livre est le septième et dernier volume des Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde, écrites par Prévost entre 1728 et 1731. Manon Lescaut en demeure la plus célèbre.

Cependant, le roman a reçu un premier accueil critique assez mauvais : jugé immoral, à deux reprises, en 1733 et 1735, il a été saisi et condamné à être brûlé. Cela a, au contraire, poussé Prévost à proposer une nouvelle édition de son roman, corrigé et augmentée d'un épisode important.

Malgré cet accueil difficile, Manon Lescaut a su séduire les lecteurs jusqu'à nos jours et est devenu une référence du genre, abordant l'amour et la passion, mais aussi grâce à la profondeur psychologique des personnages.

Le roman a dépassé la littérature et a inspiré des opéras, des pièces de théâtre, des films ou d'autres œuvres artistiques.

Antoine François Prévost, connu sous le nom de l'abbé Prévost, né en 1697 et mort en 1763, était à la fois écrivain, historien, journaliste, traducteur et homme d'Église.

Mon avis

Je ne vais pas mentir, j'ai eu beaucoup de mal à lire ce roman. Mais l'ayant lu durant l'été, j'ai eu un peu le temps de réfléchir à cette lecture indépendamment des facteurs extérieurs qui auraient pu participer à la difficulté de lire Manon Lescaut.

Cela m'a d'ailleurs permis de comprendre davantage ce que ce roman avait à offrir et a fait remonter mon estime pour lui.

D'abord, je vais tout de même mettre en avant l'impression d'ennui durant la lecture qui m'a tout de même bien accompagnée, ce qui était encouragé par le discours pessimiste que délivrait l'ouvrage. Il a un côté assez moraliste.

J'ai également eu beaucoup de mal avec les personnages, même si je sais très bien que certains personnages sont faits pour ne pas être appréciés en tant que "personne", mais qui, s'ils sont bien écrits, les rendent appréciables par la façon dont ils sont développés. Mais j'admets que Manon Lescaut m'a parue très superficielle et Des Grieux très naïf.

Peut-être est-ce la présentation de l'ouvrage en tant que roman-mémoires qui a davantage donné l'impression de subir l'histoire ? L'intrigue donne l'impression de tourner en rond, de traîner en longueur…

Après quelques semaines et des recherches, j'ai pu y tirer un peu plus de positif. Même si la lecture en elle-même a été ennuyante, l'œuvre demeure très intéressante à étudier à mon sens.

Le roman interroge des notions importantes, telles que la passion, le libre arbitre et les conséquences des choix humains dans un monde régi par des contraintes sociales et économiques. Il permet d'avoir un regard critique sur cette société du XVIIIème siècle, notamment avec la place de l'argent et de la morale.

J'ai appris à voir la naïveté de Des Grieux comme une manière de refléter l'aveuglement que provoque l'amour et la superficialité de Manon Lescaut comme la couverture d'une complexité plus profonde – femme tiraillée entre son besoin de liberté et les compromis faits pour survivre – ce qui m'a permis de prendre un certain recul sur les personnages.

Je garde ainsi un souvenir mitigé de cette lecture. Je pense que c'est un roman qui se dévoile pleinement après coup, dans la réflexion qu'il suscite plutôt que dans le moment où on le lit.

Bien sûr, cet avis ne reste que subjectif !